Mon arrière-grand-mère maternelle, Jeanne Richard, écrivait beaucoup, tant à son mari qu’à sa sœur. À une époque où le courrier arrivait le lendemain, cela me donne la chance et le plaisir de suivre des petits instants de leur vie quotidienne dans le Paris d’avant guerre. De leur petit village de Bretagne à la capitale, je peux retracer leur parcours, leurs différents lieux de vie, leurs différents emplois. L’amour, entre ces deux époux transparait dans leurs échanges, si brefs soient-ils, et c’est très touchant de pouvoir en être témoin.
Quant à sa relation avec sa sœur, on n’y sent toute la tendresse et les facéties de la plus jeune (qui signe « je vous embrasse fort sur l’œil »). De magnifique petites fenêtres sur le passé !

Mes grands-parents paternels, René Chaumeil et Marie Bretagnolle
À une époque où les mariages arrangés semblaient la norme, on peut être certains que ces deux là s’aimaient d’un amour sincère ! Leurs échanges épistolaires lorsqu’ils ne sont que fiancés montre leur attachement.
Puis, pendant la guerre (liasse à droite sur l’image, de lettres quasi quotidiennes pour une mobilisation qui n’a duré qu’un an jusqu’à la capitulation française), on peut voir les touchantes préoccupations d’un couple qui s’inquiète pour leur petit garçon, et ses tentatives à lui pour la rassurer, en lui donnant sa position, l’air de rien…
Ça me permet aussi de découvrir mes grands-parents autrement que froids et distants, comme ils l’étaient avec ma mère et moi. C’est curieux de voir que finalement ils étaient capable d’affection…

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